"Correspondance"
un extrait du texte de Philippe Delerm, tiré du livre "La sieste assassinée" chez "Folio"
"Ca se fait dans l'action, dans l'élan, en partant, en rentrant. Dès que la clé entre dans la serrure frêle, soulève le loquet, on sait qu'on joue un rôle. Ca fait très décidé, désinvolte, cette façon de prendre le courrier en passant. On sépare le bon grain de l'ivraie, avec un haussement d'épaules pour ces publicités envahissantes qu'on glisse sous son bras, en attendant de trouver une poubelle. Parfois, c'est un journal. Il n'ira pas à la poubelle, mais filera sous le bras, lui aussi, avec le relevé de banque, les quittances, et même l'invitation au coktail. C'est autre chose qu'on attend. C'est toujours autre chose."
"Ca se fait dans l'action, dans l'élan, en partant, en rentrant. Dès que la clé entre dans la serrure frêle, soulève le loquet, on sait qu'on joue un rôle. Ca fait très décidé, désinvolte, cette façon de prendre le courrier en passant. On sépare le bon grain de l'ivraie, avec un haussement d'épaules pour ces publicités envahissantes qu'on glisse sous son bras, en attendant de trouver une poubelle. Parfois, c'est un journal. Il n'ira pas à la poubelle, mais filera sous le bras, lui aussi, avec le relevé de banque, les quittances, et même l'invitation au coktail. C'est autre chose qu'on attend. C'est toujours autre chose."